Les duchesses « en campagne » s’arrêtent à Muzillac
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Valentine Vattier d’Ambroyse a vécu dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Officier de l’instruction publique, elle a été à plusieurs reprises lauréate de l’Académie Française. Son œuvre majeure, connue de tous les géographes, est « Le littoral de la France » publié en quatre tomes : les côtes normandes, les côtes bretonnes du Mont-Saint-Michel à Lorient, les côtes vendéennes de Lorient à La Rochelle et les côtes gasconnes de La Rochelle à Hendaye. C’est en 1892 qu’est publié le tome concernant le littoral du sud morbihannais. Voici ce qu’elle écrit dans le chapitre XX intitulé : Billiers – Les ruines de l’abbaye de Prières. « La route de la côte n’est pas à présent sans offrir quelques petites difficultés. Des lagunes à sel l’occupent presque en entier. Des marais renommés les continuent : on nous a affirmé que leur herbe salée guérit plusieurs des maladies dont sont frappés les chevaux et le bétail et que de très loin on y envoie les animaux souffrants ou débiles. Nécessité oblige donc de faire un détour et à passer par Muzillac, ancienne dépendance de la commune de Bourg-Paul ou Bourg Péaule, qui a fini par absorber non seulement sa paroisse, mais encore un village, Penesclus, appartenant à Ambon avant 1840. C’est que Muzillac est un point très fréquenté de la route partant pour Nantes pour aboutir, en passant par La Roche-Bernard, à toutes les autres voies conduisant dans les diverses localités de la Basse-Bretagne. L’établissement de la voie ferrée a quelque peu diminué cette importance, mais ne l’a pas complètement annihilée.
Elle avait été assez considérable (au treizième siècle), pour que la Chambre des Comptes de Bretagne y fût transférée (1288) et y siégeât jusqu’en 1432. Les bâtiments de la Chambre, tous les titres et papiers qu’ils renfermaient devinrent, affirme Ogée, la proie d’un incendie allumé par les Anglais. A peine un pan de muraille subsiste-t-il encore. En ruines, aussi, la petite chapelle Saint-Antoine, située à Penesclus, où l’on se rend en pèlerinage. Elle ne possède d’ailleurs rien de remarquable, sinon deux statues de chevaliers. Les seuls vestiges vraiment curieux à visiter sont ceux du château de Pennuer ou Penmeur. Il existait encore intact, en 1290, dit Ogée, qui était la description la plus avantageuse et d’ailleurs exacte. Très « certainement ce château, situé sur un rocher escarpé, environné d’un étang large et profond, où la mer montait alors, avec son entrée d’environ quatre-vingt pieds de largeur », devait être une forteresse appréciée. Comme bien d’autres, elle a disparu et ses maîtres également car elle avait des seigneurs portant son nom, ainsi que le prouve le titre de fondation de l’abbaye de Prières, par le duc Jean Ier, Le Roux. La mer ne remonte plus jusqu’à l’étang et les dernières pierres s’éparpillent au gré des intempéries, soit dans les eaux, soit sur la pente de la colline… »
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