Chapelle St Antoine de Pénesclus
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Il y a plus d’un siècle et demi, à l’angle de la place de Saint-Julien et de la Grande Rue, à l’emplacement occupé actuellement en partie par l’Office du Tourisme, s’élevait une chapelle dédiée à saint Julien, d’où le nom de la place actuelle. Durant la Révolution, elle a été désaffectée, fermée au culte et a subi bien des outrages : elle a servi de loge- ment aux “Bleus”, de magasin à fourrages et a failli devenir prison civile pour les prisonniers de passage. Le bâtiment qui abrite l’Office de Tourisme fut édifié en 1835-1836 pour être la première école communale de Muzillac, école qui fut dirigée par les Frères des écoles chrétiennes. Il fut construit avec les pierres de la caserne des douanes Sainte-Lucie ou Sainte- Rosalie qui se trouvait près de Catula sur la route de Vannes et peut-être aussi avec celles de la chapelle Saint-Julien. A cette période, il n’y a plus de lieu de culte dans le bourg de Muzillac. Les habitants étaient fort mécontents. Délibération du Conseil Municipal du 12 février 1837. “Depuis longtemps, Messieurs, les habitants de cette commune désirent avoir en notre ville une chapelle, attendu que notre église paroissiale se trouve à un quart de lieue de Muzillac et que les vieillards, les infirmes ne peuvent s’y rendre, le chemin étant d’ailleurs très mauvais et l’église sur la montagne… Le préfet venu à Muzillac en 1841 annonça que la princesse Adélaïde, sœur du roi Louis-Philippe aurait fait don d’une somme de 1 000 francs en demandant de ne pas l’oublier, si bien que cette nouvelle chapelle sera dédiée à sainte Adélaïde. La reine Amélie offrit alors un tableau tapisserie représentant le Christ en croix. La municipalité fit un emprunt de 6 000 francs, jugea ensuite que les travaux, achevés en 1842, avaient été mal exécutés. Le 13 février 1900, un ouragan causa des dégâts considérables à cette chapelle. Le préfet ordonna sa fermeture. Le culte n’y sera plus célébré à partir du 5 mars et l’architecte requis demanda sa démolition. L’évêque s’opposa à sa reconstruction préférant l’extension de l’église paroissiale de Bourg-Pol. En 1905, le conseil municipal vota des crédits pour la réparation, pas pour en faire un lieu de culte mais une salle municipale destinée à être utilisée pour “les mariages, les déballages et servirait de marché couvert les jours de pluie”. En août 1924, elle fut louée à la coopérative agricole pour un loyer de 550 francs et ce jusqu’en 1928. A la résiliation du bail, le Conseil Municipal décida de la convertir en “salle des fêtes”. Au cours de la guerre 1939-1945, elle servit à accueillir successivement des réfugiés du Nord de la France, les occupants allemands, les FFI. Fin juin 1943, l’explosion consécutive à la chute d’une forteresse volante américaine près de Bellevue, y fit de nouveaux dégâts “les fenêtres vermoulues cédèrent sous la pression”. De nouveaux travaux à l’intérieur furent entrepris au début des années 1950. Cette salle servit alors à l’organisation de bals, de repas, de réunions, de bureau de vote… Ce ne sera pas la salle “défaite”… le conseil municipal en a décidé autrement. Elle a été réhabilitée en salle d’ex- position sous le nom de salle Adélaïde. Les Muzillacais verront encore longtemps ce fronton de style “pseudo grec” comme l’a écrit Guy Le Menach.
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