L’architecture bretonne marquée par la pierre
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Le 11 juin 1743, le seigneur de Séréac, René Gabriel Le Vallois, écrit aux « Messieurs de la commission intermédiaire » de l’intendance de la province de Bretagne à Rennes :
« J’ay l’honneur de vous donner avis qu’on a essuyé dans nos cantons un orage [le 15 mai] des plus violents de tonnere, gresle de la grosseur d’un oeuf, et d’une pluye si abondante que le pont communement appellé de Sereac au bout de mon avenue, a été totallement emporté, quoy qu’il parust solidement construit et tout neuf, dans une petite prairie que j’ay au-dessous, qui en est restée couverte comme si on avait voulu exprès la paver entierement et la sabler de mains d’hommes ; des pierres d’une grosseur énorme en ont été roulées a plus de 140 pas … je ne vous ennuyray pas messieurs du detail de mes pertes particulieres, mon sort est commun, mais la destruction de ce pont regarde votre zèle pour le bien publique, et je ne serois pas à vous en faire part, si je n’avois cru que d’autres en avoient pris le soin, je vois bien qu’il n’en est rien…ce pont est situé sur la route de Nantes à Vannes, entre La Roche-Bernard et Mezuillac, impraticable a présent mesme pour les gens de pieds, je vous avouray que je me trouve extrement gesné de donner pasage par une prairie et un champ de blé dans un temps qu’on est prest à les couper et a faire les foins… je me feray une gloire particuliere d’executer ponctuellement vos ordres, ayant l’honneur d’estre avec tout le respect possible. Votre tres humble et tres obeissant serviteur. »
Dés le mois d’août suivant, un procès verbal prouve la « nécessité de rétablir le pont » ; plan et devis sont élaborés par l’ingénieur Duchemin ; les travaux seront adjugés à Marc Pony, dit Duchesne.
Les travaux commencent en septembre 1744 et posent quelques soucis au seigneur de Séréac ; il écrit à nouveau à l’intendance de la province de Bretagne sise à Rennes : « Souffrès qu’après avoir fait mes tres humbles remerciements de vous estre ressouvenus de la reparation du pont de Sereac, j’ay l’honneur de vous demander, messieurs, une explication sur les materiaux qui doivent y entrer ; les entrepreneurs pretendent estre en droit par un arrest du conseil de prendre gratis ou bon leur semble et de faire tirer les pierres qu’il leur conviendront, et de fait, ils en font tirer dans une perriere qui m’appartient, je suis tres persuadé que votre intention et celle de la province n’est pas qu’on fasse tort aux particuliers, des que les ouvrages publics sont bien payés, ainsy je vous seray fort obligé, messieurs, si vous vouez bien me donner la peine de me marquer si j’ay droit ou non de m’opposer a l’enlevement des pierres qui font partie de mon petit revenu ; je ne suis pas assez riche, je vous l’avoue, pour perdre de sens froid deux mil chartées de pierres au moins, je me conformeray cependant sur ce que vous aurez la bonté de me faire scavoir… le 15 septembre 1744 ».
La réception de l’ouvrage sera effectuée en novembre 1745 par Claude de La Fruglaye, abbé de Prières, commissaire des états, à l’évêché de Vannes.
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