Carnet de voyage La reine d’Angleterre à Muzillac
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Arthur Young (1741-1820) était un agronome britannique. Auteur de nombreux ouvrages, il eut de son vivant une grande renommée. Son « Voyage en France », paru en 1792, livre des informations précieuses sur la France rurale. Il entreprend trois voyages en France, entre 1787 et 1790. Il observe avec minutie ce pays étranger, et à chaque étape de son voyage, il décrit les techniques agricoles, mais aussi les auberges, l’état des routes et celui de la population. C’est en septembre 1787 qu’il parcourt la Bretagne : le 2 il est à Rennes, le 7 à Lamballe, le 8 à Guingamp, le 9 à Morlaix, le 11 à Brest, le 14 à Quimper, le 15 à Lorient, le 20 à Saint Nazaire. Voici son témoignage sur Muzillac. « Trajet L’Orient-Musillac. Le 17 [septembre 1787]. Je vais de là (Hennebont) à Auray, les six plus pauvres lieues que j’ai vues en Bretagne… Jusqu’à Vannes, pays varié, mais en grandes parties des landes. Vannes n’est pas une mauvaise ville, mais sa plus grande beauté consiste dans son port et dans sa promenade. Le 18 (septembre). Je vais à Musillac. Belle-Isle et les petites îles de Hédic et de Houat sont en présence Si Musillac n’a rien à faire voir, il peut au moins se vanter du bas prix de ses denrées. J’eus pour dîner deux bons poissons plats, des huîtres, de la soupe, un beau canard rôti, avec un ample dessert de raisin, de poires, de noix, de biscuits, une demi-bouteille de vin de Bordeaux, et de la liqueur ; mon cheval eut, outre le foin, trois quartiers d’avoine, le tout pour cinquante-six sols, deux sols à la fille et deux au garçon, en tout trois livres. Je passe des landes jusqu’à la Roche-Bernard. La vue de la rivière Vilaine est superbe, à cause de la hardiesse de ses rives : ce ne sont pas des bords plats et insipides ; cette rivière a deux tiers de la grandeur de la Tamise au pont de Wesminster, et seroit une des plus belles du monde ses rives étoient boisées, mais ce sont les landes sauvages de ce pays. » A en croire Arthur Young, il n’y a donc rien à voir à Muzillac à la veille de la Révolution : peut-être n’a-t-il pas eu le temps de s’attarder sur la place de marché pour admirer un grand calvaire aujourd’hui disparu ou la fameuse porte de la maison à la Rose qui attira l’oeil de Victor Hugo près de 50 ans plus tard. Il est vrai que le voyage de Young était « entrepris plus particulièrement pour s’assurer de l’état de l ’Agriculture, des Richesses, des Ressources et de la Prospérité de cette Nation [la France] ».
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