Les cosaques djiguites à Muzillac dans les années 50
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Nous avons entre 5 et 12 ans, la télévision n’existe pas. Les D.S. ou Facebook encore moins. Nos distractions sont ailleurs…
Le football, le cinéma Jeanne-d’Arc à 50 francs le billet, les films muets de Laurel et Hardy aux Buissonnets (derrière l’église Sainte-Thérèse)…
Et encore la belote aux Genêts d’or, le flipper et le babyfoot chez Théthé (Savary) (Aujourd’hui le Welcome). Bien entendu, en ces temps reculés les consommations n’y sont pas obligatoires.
Mais pour les plus jeunes d’entre nous… l’attraction exceptionnelle de nos tendres années, c’était l’arrivée d’un cirque ! Et pas n’importe quel cirque, le cirque à 4 mâts en ligne…
Au temps de sa gloire, le cirque Pinder était la référence en la matière.
Au milieu des années 1950, deux cirques « Anglo-américains » plantèrent leurs chapiteaux derrière le terrain de la J.A, sur l’ancien camping municipal.
L’arrivée des cirques Bostock et Transatlantique pour nous, petits Muzillacais, qui ne regardions pas « La piste aux étoiles » fut un spectacle grandiose.
Sous nos yeux défilaient, comme des apparitions, 6 ou 7 éléphants, 2 ou 3 girafes, des chameaux et dromadaires, des lamas, et dans les cages, des ours blancs, bruns, lions, tigres et panthères…
Toute la matinée, nous tournions autour des ouvriers montant les chapiteaux du cirque et de la ménagerie, espérant un billet d’entrée en échange d’un service quelconque.
Un geste professionnel nous subjuguait particulièrement, c’était le « plantage des piquets » par 4 ou 5 ouvriers frappant à coup de masse, à tour de rôle, sans jamais se gêner.
Afin d’attirer les spectateurs, une parade avec artistes en costumes, animaux et musiciens, parcouraient les rues du centre-ville. C’était magique, pour nos yeux d’enfants. Pousser les bâches de la ménagerie, accéder avec nos parents à la caisse (souvent très ouvragée) et à l’entrée de ces cirques qui nous paraissaient immenses, nous comblaient de bonheur.
Grandeur et déchéance du cirque.
On se souvient aussi, de ce cirque avec un seul mât dressé sur la place de l’hôtel de ville…
Nous sommes à la fin des années 50 et déjà les récla- mes (la publicité) font leur apparition dans les specta- cles des cirques.
C’est ainsi que le soir venu, après la visite de la ménagerie et de son unique lion, en piteux état, les numéros d’équilibristes et de clowns se succèdent au son de l’or- chestre juché sur le balcon au dessus de l’entrée de la piste. A la façon des publi- cités coupant les films de la soirée sur les chaines privées, un jeu est lancé par monsieur Loyal, l’animateur du petit cirque.
Il s’agissait de découvrir le plus rapide- ment possible, des marques de cirage à chaussures (il en existait beaucoup à l’époque).
Joseph Clodic proposa un nombre imposant de marques…. Comme « Lion noir », « Brill Eclair », « Zigzag », « Montblanc », « Kiwi », « Ça va seul »… et gagna son poids en cirage !!!
Cependant le plus dramatique ou hilarant restait à venir. Un oncle far- ceur, nous avait accompagnés au spectacle du soir, après nous avoir emmenés l’après-midi à la « petite » ménagerie avec son lion pas très farouche !!
Le spectacle démarre donc et… à chaque nouveau numéro, cet oncles’époumone,encriant :«Le lion, le lion… !!! et bientôt l’en- semble des spectateurs reprend en chœur un brin moqueur, « le lion, le lion… ».
Au début, nous croyions, jeunes innocents, que le lion finirait par apparaître…
Mais, grandeur et décadence du cirque, nous ne le reverrions jamais apparaître, comme au temps béni des spectacles de fauves des cirques Bostock et Transatlantique.
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