Muzillac, toponyme et patronyme

Aujourd’hui, Muzillac est une commune, chef-lieu de canton, de l’arrondissement de Vannes et dans le département du Morbihan. Pour en arriver là, ce toponyme a dû parcourir un long chemin. Sa forme sémantique en “ac” laisse supposer qu’il est d’origine latine, comme de nombreux toponymes situés de part et d’autre de la voie romaine Nantes-Vannes : Liniac, Séréac, Fleuriac, Lavignac, Rangliac, Cadillac… Cette forme latine pourrait être prouvée par l’existence d’un atelier monétaire mérovingien (période où l’influence romano-byzantine est encore sensible).

La présence de cet atelier est attestée par d’éminents numismates s’appuyant sur la production générale bretonne au Vlle siècle. L’officine produisait des monnaies d’or à la titulature : MUSICAC(0). En remontant le temps, nous retrouvons le toponyme dans les manuscrits sous la forme MUSULAC (Cartulaire de Redon, en 1123), puis les références deviennent plus nombreuses et le nom de lieu prend des formes voisines écrites selon l’oreille des rédacteurs : MUSULLAC, MUSUILLAC, MUSULYAC, MUSILLAC… le roi Louis XIV lui donne un peu de fantaisie par la forme MAIZUILLAC dans un acte du 14 avril 1706. Fin XVIIIe début XIXe siècle, la forme se stabilise en celle que nous connaissons.

Muzillac fut aussi un patronyme. Une illustre et des plus anciennes familles nobles de Bretagne portait le nom “DE MUZILLAC” le berceau était Séréac.
Ses seigneurs furent possesseurs de onze châteaux ou manoirs situés dans toute la Bretagne. Voici ce qu’écrit P. Potier de Courcy dans son nobiliaire :

“De Muzillac, seigneur dudit lieu et de Séréac, paroisse de Bourg-Paule-Muzillac – de Kerdréan, paroisse de Plougoumelen et de Noyal-Muzillac– de Trévalvy, paroisse de Piriac– du Vaujour, paroisse de Surzur – de Pratulo, paroisse de Cléden- Poher – de Châteaugal, paroisse de Landeleau – de Kermainguy, paroisse de Grandchamp – de Kerglas, paroisse de Saint-Nolf – de Tréanna, paroisse d’Elliant – de Tréambert, paroisse de Saint-Molf – de Villeneuve, paroisse de Mesquer.“

L’histoire de cette famille, qui a donné de nombreux rameaux, s’éteint avec le dernier comte de Muzillac : François, Gabriel, César de Muzillac, qui décède peu après son deuxième mariage célébré le
17 février 1785. “Il ne vit point la Révolution.“

Un autre aspect de Muzillac transparaît dans la notion de “ Pays de Muzillac “. Elle fut introduite vers 1250- 1260, par le duc de Bretagne, Jean 1er Le Roux qui fit de notre région une terre ducale ainsi constituée: des paroisses de Bourg-Pol-Muzillac, de Noyal-Muzillac et de sa trêve du Guerno, d’Ambon dont Damgan, Pénerf, Kervoyal étaient alors parties intégrantes, de Billiers d’Arzal et d’une partie sud-ouest de la paroisse de Marzan qu’occupait alors le château ducal de l’Isle. Sous cette forme, il fallait y voir avant tout, un aménagement domestique qui comblait le vide entre les possessions de l’Isle et celles de la presqu’île de Rhuys.