1793 Lettre en breton d’un recteur de Muzillac
1793 Lettre en breton du recteur de Bourgpol à son employée, donc usage du breton à Muzillac
Lire la suiteAccueil / Histoire, évènements / La Révolution /
Le contexte historique
Fin février 1815, Napoléon s’enfuit de l’île d’Elbe et débarque dans le sud de la France. Il bénéficie encore du soutien de ses anciens généraux, qui l’aident à avancer vers Paris. Le roi Louis XVIII choisit l’exil mais les grandes puissances, quant à elle, décident de se liguer contre l’empereur. De nouvelles guerres éclatent et l’armée a besoin de soldats.
Les paysans de l’ouest de la France craignent le rétablissement de la conscription. Les anciens chouans se rassemblent alors sous les ordres de Sol de Grisolles, avec l’intention d’affronter les troupes républicaines, en particulier celles du général Rousseau dans le Morbihan.
En mai 1815, quatre cents élèves du collège de Vannes décident des’allier aux Chouans dans cette guerre contre l’empereur.
Les combats se termineront en juillet après la déroute des armées impériales. La défaite de Waterloo du 18 juin 1815 conduira Napoléon à abdiquer une seconde fois.
Les «écoliers de Vannes»
Le collège Saint-Yves de Vannes (aujourd’hui devenu le collège public Jules-Simon), avait été fondé au seixième siècle par des prêtres.
Cet établissement accueillait des fils de paysans aisés, qui se destinaient au clergé ou au droit. Georges Cadoudal et d’autres chefs chouans ont fréquenté cet établissement afin d’étudier la théologie, le latin, la littérature et les mathématiques.
Début 1815, l’esprit des adolescents du collège s’enflamme. Déterminés à défendre les valeurs qui leur tiennent à cœur, ils constituent une armée dans le plus grand secret et rejoignent les armées chouannes sur les champs de bataille aux alentours de Vannes.
Les élèves du Collège de Vannes selon Chateaubriand (extrait de l’ouvrage «Œuvres politiques»):
«Pendant les Cent-Jours, dans la terre du royalisme, apparut tout à coup une armée d’enfants: les vieux avaient vingt ans, les jeunes en avaient quinze. Tout ce qui se trouvait entre ces deux âges, parmi les élèves du collège de Vannes, échangea ce qu’on peut posséder aucollège de quelque valeur, contre des armes, et courut au combat. Quinze ou vingt élèves furent tués: les mères apprirent le danger en apprenant la mort et la gloire.»
Muzillac, un point stratégique
L’Angleterre, en guerre contre Napoléon, apporte son appui aux armées royalistes. Au début du mois de juin 1815, les Chouans attendent un ravitaillement promis par les Anglais (armes, munitions, vêtements…).
Le débarquement doit avoir lieu à l’embouchure de la Vilaine. Les Républicains, comme les Royalistes, espèrent chacun arriver sur les lieux les premiers.
En marche vers l’embouchure de la Vilaine, les armées chouannes, accompagnées des écoliers de Vannes, s’arrêtent à Muzillac avec l’intention d’y passer la nuit.
Muzillac, la nuit du 10 juin 1815
Vers cinq heures du matin, des coups de fusil réveillent les habitants. En entendant le tambour, ils comprennent aussitôt: les Républicains sont aux portes de la ville!
À peine vêtus, les écoliers courent rejoindre les Chouans sur la place du marché. Les marins de Joseph Cadoudal se dirigent déjà vers le pont de Pénesclus. Ils ont pour mission de barrer la route à l’ennemi en attendant les renforts. Mais l’autre pont, situé plus haut près du moulin, n’est pas encore protégé.
Persuadés que les Républicains n’emprunteront pas ce passage, les Chouans donnent l’ordre aux écoliers de s’y rendre. Les jeunes garçons s’installent alors sur la butte qui domine la rivière. Malheureusement, c’est bien derrière le moulin que le général Rousseau et ses soldats apparaissent…
Pendant des heures, les écoliers et quelques Chouans tiendront tête aux Républicains, avec l’aide de la population qui les ravitaille en munitions (les femmes de Bourg-Paul fondent leur vaisselle d’étain pour confectionner des cartouches).
En fin de matinée, les renforts arrivent enfin et les Républicains battent en retraite, après des fusillades à bout portant.
Au cours de cette bataille, deux écoliers laisseront leur vie, et tous perdront la candeur de leur jeunesse.
Deux témoignages, livres à consulter en ligne
Pierre-Marie BAINVEL
«Souvenirs d’un écolier», 1846
Agé de vingt-trois ans en 1815, Pierre-Marie Bainvel étudiela littérature et poursuit des études ecclésiastiques. Après une courte carrière dans l’armée ((capitaine de la légion de Bretagne), il démissionne pour devenir prêtre (diocèse de Versailles). Quand il écrit ses souvenirs de la petite chouannerie, en 1846, il est le prêtre de Sèvres.
Alexis François RIO
«La petite chouannerie», 1842
Alexis François Rio a dix-huit ans lorsqu’il participe à la bataille de Muzillac. Il devient ensuite professeur d’histoire, puis secrétaire d’Ambassade au ministère des Affaires
étrangères. Président de l’Eisteddfod à Abergavenny (assemblée de bardes: littérature, musique et traditions en langue celtique), il se marie à une jeune galloise. Il est aussi chercheur en histoire de l’art et auteur d’ouvrages sur l’art chrétien en Europe.
Un roman historique
Sylvie SARZAUD
«La fleur de lys au fusil «éditionsYoran embanner, 2015
Site de l’éditeur: https://www.yoran-embanner.com/romans-historiques/365-la-fleur-de-lys-au-fusil-1815-une-armee-de-collegiens-a-vannes.html
Lise, jeune enseignante, succombe au charme d’une vieille demeure dans le Morbihan et s’y installe. Au fil d’une enquête pour connaître son histoire, elle découvre l’existence d’une femme ayant vécu dans cette maison en 1815, lorsque des adolescents d’un collège vannetais rejoignent les armées chouannes, hostiles au retour de Napoléon en France.Deux cents ans plus tôt, Louise, jeune aristocrate orpheline, prenait pension dans cette même demeure et assistait, impuissante, à l’entêtement de son frère à se battre «pour Dieu et le Roi».Dans ce roman historique, les voix de Lise et Louise s’entrecroisent pour relater l’épopée des «écoliers de Vannes» à travers le Morbihan.
Une bande dessinée
Joëlle SAVEY
«Le Postillon, Tome 3, Le chant des escoliers», éditions Glénat, 1992
Autres liens internet
Article sur le site des Archives du Morbihan:
Article sur le site dela ville de Nivillac:
Wikipédia
Un écolier de Vannes pendant la petite chouannerie
Archives du Morbihan
Des chouans au bivouac
Illustration parue dans «Bretagne ancienne et moderne».
Embuscade de Chouans.Musée de Plouharnel
D'autres articles dans cette catégorie
1793 Lettre en breton du recteur de Bourgpol à son employée, donc usage du breton à Muzillac
Lire la suiteSculpture animalière, quelle origine à Pénesclus
Lire la suiteUn marin billiotin étouffé par une sole, une insolite et dramatique mésaventure
Lire la suite