Château de Séréac: guerre 39-45
Refuge des écolières de Locmiquélic pendant les bombardements de Lorient
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Lors d’un lundi très ordinaire en cette période de guerre, alors que Joseph Le Masle traitait ses pommes de terre dans un champ du Roanis, une formation de vingt bombardiers B17, partie de Polebrook (Angleterre) survolait la Bretagne pour aller bombarder Saint Nazaire. Elle se fit attaquer par plusieurs escadrilles de chasseurs allemands.
Le B17 « High Ball » avait quitté la formation un moteur en feu, le radio (Sergent Young) et les mitrailleurs (Yareff, Brannen et Wolff) furent tués.
Les lieutenants Normile (navigateur), Gloudeman (bombardier), Adams (pilote) avaient déjà évacué l’appareil en feu après en avoir reçu l’ordre. Le lieutenant Normile se posa avec son parachute au Grand Néant où il fut recueilli par Monsieur Le Pallec. Il put rejoindre l’Angleterre grâce au réseau breton d’évasion des pilotes.
Le lieutenant Gloudeman sauta aux environs du Guerno au lieu-dit « la grée grâce ». Recueilli par Monsieur Mérian, il rejoignit lui aussi l’Angleterre par Branféré, point de ralliement des évadés.
Le capitaine Adams tomba au Prieuré en Ambon où il changea de vêtements avec l’aide de monsieur Coëffec et prit la direction de Nantes, en suivant la voie de chemin de fer. Il fut rattrapé peu de temps après, maltraité car habillé en civil et envoyé dans un camp de prisonniers.
Monsieur Coëffec fut arrêté et passa quelque temps en prison à Vannes, mais il réussit lors d’un transfert, à fausser compagnie à ses gardes et parvint à se cacher jusqu’à la fin de la guerre.
En tout, quatre membres de l’équipage se retrouvèrent prisonniers. Les quatre morts furent enterrés au cimetière de Bourg-Pol malgré les réticences des allemands qui voulaient les inhumer sur le lieu même du crash.
Après de nombreuses confrontations entre monsieur Le Duigou, maire et le commandant allemand, ce dernier accepta à la condition qu’il n’y ait pas de participation de la population muzillacaise. Peine perdue, de nombreux muzillacais se rendirent au cimetière à la grande fureur des allemands.
Pendant longtemps, une jeune fille de Muzillac, (Madeleine), vint fleurir les tombes des aviateurs jusqu’à ce que les allemands préviennent le père des conséquences pouvant les toucher, si elle continuait cette démarche.
Les corps furent exhumés en septembre 1944 : l’officier américain chargé du transfert fut étonné de la quantité de fleurs sur les tombes et déclara qu’il n’avait jamais vu un tel hommage rendu à des alliés en terre occupée. Deux corps furent transférés au cimetière anglo-américain de Saint-James dans la Manche. Les deux autres furent rapatriés aux Etats-Unis.
Le lieutenant Normile qui nous fit l’honneur de revenir sur ces lieux tragiques en 1999, décéda l’année suivante, le 28 avril 2000. Il ne reste plus aucun survivant de cet équipage aujourd’hui.
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www. highballmemory.fr
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